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Aline a participé au projet ARTEM

Le projet ARTEM est porté par l’association Pistes Solidaires en partenariat avec huit organisations venues de sept pays européens. Ce projet a pour objectif de créer du lien entre des migrants et des locaux au sein d’un territoire, par le biais de l’échange de services non-marchands. Aline, psychologue, directrice d’école et aujourd’hui retraitée, a participé à ce projet : elle nous raconte son expérience.

PS : Bonjour Aline, est-ce que tu peux te présenter et nous dire comment tu as connu le projet Artem ?

Aline : Je m’appelle Aline, je suis psychologue, mais j’ai fait une partie de ma vie professionnelle dans l’éducation nationale. J’ai fini ma carrière comme directrice d’une école qui accueille beaucoup de migrants. Mais je n’ai pas connu le projet ou Pistes Solidaires par ce biais-là : en fait, je l’ai découvert complètement par hasard, au détour d’une conversation, alors que j’étais déjà à la retraite !

PS : Qu’est-ce qui t’a donné envie de participer à ce projet ?

J’avais une curiosité pour l’association et sa philosophie. Lorsqu’on m’a présenté le projet Artem, j’ai trouvé très intéressant que ce soit un projet à égalité, et non pas d’assistanat, comme c’est souvent le cas. Je trouve que l’idée de mettre en place un échange entre des demandeurs et des offrants, c’est vraiment positif, c’est du donnant-donnant. C’est un projet d’intégration, d’accueil, mais qui se fonde sur la compétence, et tous les participants sont à égalité.

PS : Comment se sont déroulées les formations ?

Nous avons reçu les formations début janvier, au retour des vacances de Noël. La formation a eu lieu sur une semaine en deux groupes séparés : le groupe des migrants le matin, et celui des locaux l’après-midi, sauf le dernier jour où les deux groupes se sont réunis. Pendant la formation, nous avons fait beaucoup de jeux et de mises en situation sur des sujets comme les préjugés ou les émotions, animés par deux formatrices. C’était dynamique, convivial, et ce même pour moi qui ne me livre pas facilement. J’ai appris beaucoup de choses.

PS : Qu’as-tu pensé de l’activité sur le digital story-mapping ?

L’avant dernier-jour, nous avons préparé notre story-mapping en amont, avant de passer au logiciel. Ce n’est pas si facile de présenter son parcours de façon claire et concise. L’utilisation d’une carte interactive permet de visualiser sa propre histoire et d’en formaliser les étapes. En plus, grâce au support, ceux qui écoutent peuvent facilement suivre. Le vendredi a été consacré à la présentation de son parcours de vie avec le logiciel. Tous les participants étaient à égalité, chacun a une histoire à raconter, même si pour les migrants, pouvoir expliquer son parcours est vital, notamment lorsqu’ils font une demande d’asile.

PS : Qui étaient les autres participants à la formation ?

Parmi les participants locaux, j’étais la seule qui n’appartient pas à une association. Les autres participants étaient des membres de l’association L’Accorderie, partenaire de Pistes Solidaires pour le projet. Ils connaissaient déjà un peu le système de l’échange de services au niveau local. Pour le groupe des migrants, c’est très divers : il y avait un Espagnol récemment installé à Pau, une Libyenne qui habite en France depuis plusieurs années déjà, et trois personnes arrivées il y a quelques mois, de RDC, du Soudan et de Somalie.

PS : As-tu déjà échangé des services avec l’une des personnes rencontrées grâce à ce projet ?

Pour l’instant, je n’ai pas encore réalisé d’échange de services. Après la formation, on s’est tous revus lors d’une journée “Auberge espagnole” dans les locaux de Pistes au mois de février, avec en plus quelques étudiants de l’université. On a passé un moment très agréable. J’ai échangé mon contact avec Adan, qui vient du Soudan, et je lui ai proposé de l’aider pour passer son permis de conduire, en échange d’un coup de main pour quelques travaux chez moi. On devait se revoir à mon retour de vacances, mais avec les mesures de confinement, nous avons dû reporter. Mais ce n’est que partie remise ! J’attends avec impatience la création de la plateforme numérique qui pourra centraliser les offres et les demandes de services. Ce sera très pratique pour la suite.

PS : Merci, Aline !