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Enseigner l’Europe en classe aujourd’hui

L’ouverture à l’Europe et à l’international

La plupart des États membres ont intégré l’éducation à l’Europe dans leurs programmes. Toutefois, il reste difficile de savoir exactement comment cette transmission de connaissances et de compréhension sur l’UE se met en place.

Si nous prenons la réalité française, nous constatons des avancées notables. Depuis 2002, une volonté politique d’ouverture et de développement des questions internationales s’est exprimée au sein de l’Académie, et s’est traduite par la création :

– d’un réseau de Délégations Académiques pour les Relations Européennes et Internationales

– d’un réseau d’Enseignants de référence en charge du développement international

Il s’agit d’une approche importante pour les élèves et les établissements qui souhaitent s’impliquer dans un projet européen ou international (mobilité́, échange, séjours linguistiques…).

Le ministère de l’Éducation nationale et de la jeunesse a créé Euroscol. Un label qui fait de l’ouverture sur l’Europe un levier stratégique au service de la réussite de tous.

En 2020, on compte 462 établissements labellisés Euroscol sur les 62700 qui existent en France.

Ce label insiste sur la mobilité́ des élèves et l’apprentissage des langues. Il valorise aussi les établissements scolaires qui organisent des actions pédagogiques et interculturelles européennes et qui développent un projet plus large autour de l’Europe (fêtes de pays européens, journée de l’Europe, Erasmus Days…).

Quid de l’enseignement de l’UE ?

S’il faut saluer ces initiatives, force est de constater qu’en France, malgré les réformes et les dernières transformations des programmes, la question de l’enseignement à l’Europe reste insuffisamment prise en compte.

L’analyse des contenus des programmes (selon le rapport de Thierry Chopin), met en lumière les éléments suivants :

  • En histoire : prédominance d’une vision franco-française ; approche limitée au reste de l’Europe (focus sur l’Europe occidentale, absence de l’Europe centrale et orientale). On explique la construction et la consolidation de la République française, mais très peu la construction européenne.

Cela est assez surprenant, la France étant est l’un des pères fondateurs de l’idée européenne.

  • En géographie : les principaux thèmes étudiés sont la France, les territoires et la mondialisation. L’UE est perçue comme une échelle entre la France et le reste du monde.
  • En éducation civique on axe le travail sur les valeurs de la République française. Bien qu’il existe un approfondissement des valeurs défendues par l’UE (liberté, démocratie), il y a un recentrage sur le sens national. Cela ne permet pas aux jeunes de comprendre leurs deux citoyennetés Française et celle Européenne.

Comment les enseignants sont-ils préparés ?

Lorsque l’on demande aux professeurs s’ils se sentent en confiants pour enseigner sur un certain nombre de sujets (Learning Europe at School, 2013), l’Union européenne fait partie de ceux pour lesquels ils le sont le moins.

Il semble que le manque de formation initiale et continue sur l’enseignement de l’Union européenne représente une entrave à l’éducation à l’Europe.

En termes de ressources, les sites officiels ne recensent que peu ou pas de ressources pédagogiques pour les élèves du secondaire. Ils renvoient sur des liens externes, notamment l’espace d’apprentissage du site web officiel de l’Union européenne.

Ce learning corner réunit quelques ressources de qualité, et d’autres dont l’intérêt réel pour les enseignants peut être questionné. Si certains documents sont riches en contenu, ils sont souvent en anglais. Ils demeurent très généraux et demandent une adaptation au contexte national et au niveau des élèves.

D’autre part, le learning corner manque de ressources pédagogiques et/ou de méthodologie de travail demandant la participation active des élèves. La plupart des activités sont proposées en ligne, ce qui rend la tâche difficile aux écoles, enseignants et élèves.

Produire et recenser de nouveaux supports pédagogiques sur l’Europe, permettrait de proposer aux élèves des documents attrayants favorisant les apprentissages

(Chopin, T., Divet, G., Enseigner l’Europe en France, Institut Jacques Delors, Paris, 2020).

C’est à ces points que le projet Make Europe Great Again entend contribuer.

MEGA, projet Erasmus+ porté autour du constat que l’Europe reste insuffisamment abordée à l’école. Il conviendrait donc d’apporter soutien et ressources pédagogiques aux enseignants pour répondre à cela.