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“Quand on change de cadre comme ça, ça remet en question nos acquis”

Volontariat Corps européen de solidarité Roumanie Bucarest Hôpital

Josué a 30 ans et vient de Martinique. En 2018, il est parti s’installer à Bucarest, la capitale de la Roumanie, pendant 6 mois, pour faire un volontariat dans le cadre du Corps Européen de Solidarité.

Que faisais-tu avant de partir en volontariat ?

J’habitais juste à côté de Rouen, où je travaillais comme animateur dans des établissements scolaires et périscolaires. J’aimais (et j’aime toujours !) beaucoup mon métier, mais j’avais envie de voir autre chose, de voyager. Mais pas seulement voyager pour voyager. Je voulais aussi découvrir de nouvelles choses au niveau éducatif et social. D’où mon idée de partir en volontariat européen !
J’ai trouvé cette offre de mission en Roumanie sur le site du Corps Européen de Solidarité, et le projet m’a bien plu : travailler avec des jeunes de 3 à 17 ans, non seulement en intervenant des des établissements scolaires, mais aussi en rendant visite à ceux qui sont hospitalisés. C’était très intéressant de pouvoir leur proposer des activités ludiques et pédagogiques sur l’interculturel ou l’Europe par exemple. C’est l’organisation roumaine sur place qui m’a recommandé de choisir Pistes Solidaires comme organisation d’envoi.

Comment te sentais-tu avant le départ ?

Bien sûr, il y a toujours une appréhension, la question du comment ça va être concrètement une fois sur place, et donc un mini-stress. Mais ça va. Les voyages, ce n’est pas une découverte pour moi, et le volontariat non plus puisque j’avais déjà fait un Service Civique avant et que je suis régulièrement bénévole pour diverses activités.
En plus, j’ai eu l’occasion de rencontrer des Roumains pendant mes études, qui sont devenus des amis. Du coup cette image un peu négative qu’on peut avoir de ce pays et des pays de l’Est en général était déjà en partie détruite.
Et puis, avant de partir, on a fait un entretien avec Pistes Solidaires et une autre volontaire qui partait sur le même projet : c’était bien encadré !

Peux-tu nous décrire ton quotidien en Roumanie ?

Notre association d’accueil à Bucarest portait deux projets liés à l’éducation, chacun impliquant huit volontaires ; nous étions donc seize au total ! Bien sûr, on n’habitait pas tous ensemble, mais dans plusieurs appartements assez proches les uns des autres. Mon tuteur sur place était assez présent, il m’a aidé quand j’avais des questions. Étant noir, je n’ai pas reçu un mauvais accueil, mais c’est vrai que la curiosité des gens était parfois… étonnante. Cela peut surprendre au début. Une fois quelques échanges passés, aucun problème, les Roumains sont très sympathiques.
La journée, on allait soit à la clinique, soit dans des écoles pour faire nos interventions. Ensuite, on se retrouvait parfois pour préparer de nouvelles animations, ou nous allions en cours de roumain (une fois par semaine), ou nous allions nous socialiser en ville.

Groupe de volontaires Roumanie Corps Européen de Solidarité
Comment ce volontariat t’a-t-il impacté personnellement et professionnellement ?

Cette expérience en Roumanie m’a principalement mis en confiance, que ce soit quant à mes qualités sociales, mes compétences linguistiques, ou mon choix de profession. J’étais content également de pouvoir mettre en place des initiatives personnelles, comme l’organisation d’une exposition photo par exemple, qui venait faire écho à l’objectif sous-jacent de notre projet qui était de créer une parentalité plus active et citoyenne en Roumanie. Quand on change de cadre comme ça, ça remet en question nos acquis. Les outils de travail que j’ai utilisés pendant mon volontariat étaient ceux que j’utilisais dans mon travail avant, et, je me suis rendu compte qu’ils étaient utiles partout et que j’aimais les utiliser. J’ai aussi pu être en contact avec d’autres types de public, ce qui m’a décidé à plutôt m’orienter vers un diplôme dans l’animation sociale.

Que dirais-tu à quelqu’un qui hésiterait à partir ?

Moi, j’aurais du partir il y a bien longtemps, mais je remettais toujours à plus tard : à cause du travail, à cause des études… J’avais toujours une bonne excuse. Mais en vrai, il faudrait pas hésiter à essayer. Oui, ça semble effrayant, c’est vrai, mais c’est effrayant seulement d’un point de vue extérieur : après quand on est dedans, ça ne nous est plus étranger, au contraire tout est normal, et c’est là qu’on grandit et qu’on s’amuse beaucoup. Même professionnellement, c’est que du bonus. Et puis même si c’est une mauvaise expérience, il faut essayer, car il existe plein d’organismes qui sont là pour nous aider, donc si vraiment ça se passe pas bien, il y a toujours moyen de revenir.