Jardins partagés et agriculture urbaine : typologie des espaces en Europe
Depuis une dizaine d’années, Pistes-Solidaires travaille, dans le cadre projets européens Erasmus Plus, au développement des jardins partagés, qui jouent un rôle social croissant. Pour pouvoir durer dans le temps, ils ont besoin d’être encadrés, animés, par une personne aux compétences techniques et sociales : le Gardeniser. Après les projets EU Go, Gardeniser et Gardeniser Pro, Gardeniser Hub souhaite répondre à la demande croissante de formation, en créant un réseau de formateurs à travers l’Europe.
Gardeniser Hub est coordonné par Social Farms & Gardens, (Royaume-Uni) partenaire des précédents projets sur ce thème. Cet article, écrit par Social Farms & Gardens, présente une typologie des jardins partagés et communautaires tels qu’ils ont pu être identifiés tout au long de notre expérience.
Des vergers communautaires aux plantations faites directement dans la rue, de la guérilla urbaine aux jardins forestiers, quand on veut veut créer un jardin ou espace de culture dans un milieu urbain, le choix du type de projet à mettre en place est vaste et dépend en grande partie des besoins de la communauté locale, des ressources disponibles et du type de terrain sur lequel vous envisagez de travailler.

Voici quelques modèles modèles de culture communautaire qui ont été identifiés en Europe tout au long de notre travail dans Gardeniser Hub et dans notre experience de manière plus générale :
- Fermes urbaines : Elles peuvent comprendre à la fois la culture de plantes et l’élevage d’animaux. Elles sont souvent plus grandes et plus étendues que les jardins partagés ou d’autres espaces de culture communautaires.
- Jardins partagés : Ils peuvent être utilisés à diverses fins, notamment pour la culture de denrées alimentaires, le jardinage de la faune et de la flore et la thérapie horticole.
- Les jardins familiaux : des parcelles sont louées par un particulier pour y cultiver des aliments. Traditionnellement détenus par les autorités locales, les nouveaux jardins familiaux sont de plus en plus souvent mis en place par d’autres propriétaires fonciers, tels que des particuliers, des entreprises, des associations caritatives et des agriculteurs.
- Vergers communautaires : En plus de fournir des fruits et une oasis verte à la communauté locale, de nombreux vergers communautaires constituent d’excellents habitats pour la faune et la flore.
- Programmes de récolte de fruits : Ces programmes visent à mieux utiliser les arbres fruitiers locaux en organisant la récolte des fruits par des volontaires.
- Agriculture soutenue par la communauté : Une idée d’entreprise sociale basée sur un partenariat direct et actif entre les agriculteurs (ou un projet de culture) et la communauté locale. En France, les AMAP se rapprochent de ce modèle.
- Jardinage forestier : Système durable à faible entretien basé sur les écosystèmes forestiers, incorporant des arbres fruitiers et à noix, des arbustes, des herbes, des vignes et des légumes vivaces dont les rendements sont directement utiles à l’homme.
- Programmes de partage de jardins : Ces programmes mettent en contact des cultivateurs engagés et enthousiastes avec des propriétaires de jardins locaux qui souhaitent que leurs jardins soient utilisés de manière plus productive. En France, la plateforme “Adopte ma tomate” s’intègre dans ce mouvement.
- Plantations publiques dans les rues et les zones communes : Traditionnellement, on utilise des fleurs et des arbustes, mais un nombre croissant de projets se tournent vers la culture de légumes et de fruits.
- Jardinage de guérilla : Type d’action directe où les jardiniers identifient un terrain désaffecté, négligé ou abandonné, dont ils ne sont pas propriétaires, et l’utilisent pour y faire pousser des cultures, des plantes à fleurs ou pour créer des zones de faune et de flore.
- Jardinage temporaire : L’utilisation temporaire d’un terrain pour le jardinage et la culture d’aliments. Le terrain peut être destiné à un développement ultérieur, mais il peut être transformé en jardin pendant que la communauté attend.
Il n’existe pas de règles rigides sur la manière de créer un groupe de culture communautaire, car chaque groupe est créé par une communauté unique ayant des besoins uniques. À un moment donné, vous aurez un petit nombre de personnes qui partagent votre enthousiasme et qui sont prêtes à consacrer du temps et des efforts pour susciter davantage d’intérêt.

À ce stade, vous devrez avoir une idée générale de ce que vous voulez faire, des avantages que vous en tirerez et de la nécessité du type de projet que vous envisagez. Votre groupe doit avoir une idée claire, afin de pouvoir l’expliquer aux autres. N’oubliez pas qu’il existe déjà des groupes établis dans votre communauté, composés de personnes qui pourraient être disposées à faire partie de votre groupe, ou peut-être à vous donner des conseils et à vous mettre en contact avec d’autres personnes qui pourraient être intéressées à se joindre à vous.
Vous pouvez également prendre en considération les éléments suivants :
- Quels sont les objectifs de votre groupe et que voulez-vous réaliser ?
- Quels seront les avantages pour la communauté locale ?
- Où le groupe va-t-il opérer et quelle est sa zone géographique ?
S’adresser à la communauté locale
Tendez la main et trouvez d’autres personnes pour vous rejoindre. Une fois que vous aurez une idée de ce que vous voulez faire et du type d’organisation que vous souhaitez créer, vous devrez chercher d’autres personnes pour vous aider à mettre en place le groupe. Vous pourrez consulter la communauté locale, afin d’attirer davantage de bénévoles et de développer davantage vos idées :
- Publicité locale dans les bibliothèques, les salles des fêtes, les centres communautaires, les bureaux de poste, etc.
- Établir une présence en ligne, comme une page Facebook
- Distribuer des dépliants dans la communauté
- Contacter votre journal local ou votre station de radio pour qu’ils fassent un article sur vos projets.
- Demandes de renseignements en porte-à-porte
- S’entretenir avec des conseillers municipaux et d’autres responsables locaux
- Présenter votre proposition à des groupes locaux au sein de votre communauté
Une fois qu’un groupe est prêt à consacrer du temps et de l’énergie au projet, vous pouvez commencer à faire avancer le processus. À ce stade, vous pouvez envisager d’organiser une visite dans un autre jardin partagé, ou de suivre une formation complémentaire comme celle de Gardeniser.
Auteur : Heidi Seary (Social Farms & Gardens)