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L’année européenne de la jeunesse, une possibilité d’engager les jeunes à la participation à la vie politique ?

En septembre 2021 lors du discours sur l’État de l’Union, la Présidente de la Commission européenne a annoncé que 2022 serait l’Année européenne de la jeunesse. Cet objectif ambitieux vient répondre aux impacts notables que la jeunesse a subis pendant la pandémie.

Une enquête menée en juin 2021 par « Ipsos European Public Affairs » sur la participation politique des jeunes démontre qu’en majorité, ces derniers ne se sentent pas écoutés ni pris en compte par leur gouvernement (53%) ou l’Union européenne (70%) dans les décisions importantes qui les concernent.

Une faible participation politique de la jeunesse

Alors que les dernières élections européennes en 2019 ont représenté une forte hausse en termes de participation des jeunes (50% de plus, par rapport au précédent scrutin de 2014), c’est plutôt dans les différents pays de l’UE que cette participation représente une baisse très alarmante. En France, lors des élections régionales de 2021, 87% des 18-24 ans se sont abstenus.

Un engagement différent au sein de l’Union européenne

Selon l’experte Magdelina Kitanova, Doctorante en Sciences Politiques de l’Université de Southampton, l’âge de la démocratie représente un élément clé dans la compréhension du désengagement politique des jeunes. En effet, son étude montre que la participation politique des jeunes dans les démocraties plus « vieilles » est plus grande que dans les démocraties plus récentes.

Figure 1. Niveaux de participation politique des jeunes dans les pays de l’UE (Eurobaromètre 375 2013).

Cela étant dit, ce n’est pas la seule justification du faible taux de participation des jeunes. Le manque d’information sur la politique, ainsi qu’un certain désintérêt (« cela ne me concerne pas »), ou la sensation de ne pas se sentir écoutés par ses représentants politiques, sont aussi des motifs importants. 

Nouvelles formes de participation politique ?

Toujours selon l’enquête de 2021 menée par « Ipsos », 41% des jeunes dans l’UE utilisent les réseaux sociaux et les journaux en format électronique pour s’informer sur la politique. En effet, les plus jeunes générations utilisent aussi les réseaux comme Instagram pour montrer leur opinion sur différents sujets. C’est pour eux, une manière de protester sur des causes qui les touchent, comme le changement climatique. Il existe également d’autres types d’engagements politiques, comme les manifestations, le bénévolat, la signature de pétitions ou la participation à des forums. L’engagement des jeunes dans une activité de participation non-conventionnelle est de plus en plus fréquent. Elle est d’ailleurs ressentie par la jeunesse comme quelque chose de positif, au contraire de la participation conventionnelle ou formelle.

« Je distingue la politique des partis, des syndicats, des élections et une nouvelle politique qui se fait avec d’autres moyens et dans d’autres lieux. Le bénévolat par exemple. Et je les distingue, car elles sont deux choses complètement différentes : l’une est rigide et l’autre non, l’une est fermée et l’autre non, l’une est sale et l’autre non. »

(Francesca, 24 ans.)

Si les 27 États membres se penchent sur cette problématique, l’UE agit aussi. Pour l’Union européenne, la Conférence pour l’avenir de l’Europe, ouverte aux européens depuis mai 2021, représente un type de participation politique non-conventionnelle, sous la forme d’un forum. Cela permet aux citoyens Européens d’échanger et de proposer de nouvelles idées pour les enjeux actuels de l’UE, tels que l’environnement, la santé ou la migration.

Cette rupture ne fait-elle pas peser un risque sur nos systèmes démocratiques ?

Que pourrait-on faire pour que des jeunes prennent toute leur place dans la politique conventionnelle ?

Voilà des questions que cette année européenne devrait poser : Considérer les nouvelles formes de l’engagement des jeunes comme le propose le projet NEUYT et identifier comment réconcilier jeunesse et politique.